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Un socialisme plus que jamais d’actualité

22 Avril 2008 , Rédigé par ps section Champigny sur Marne Publié dans #billet d'humeur

A ceux qui avançaient que l’élection en 2007 de Nicolas Sarkozy constituait une modernité politique de nature à ringardiser les idées véhiculées par le Parti Socialiste je m’autorise à répondre que le socialisme constitue plus que jamais un idéal progressiste d’actualité. Commençons par démystifier la soi-disant modernité incluse dans les réformes mises en place et à venir de la gouvernance Sarkozy. Que les citoyens se détrompent sur l’image pragmatique soi-disant véhiculée par les nombreuses réformes de Nicolas Sarkozy. Cette volonté présidentielle réformatrice n’est nullement motivée par les contraintes « neutres » issues d’une réalité macro-économique nationale s’imposant à tous.

  La politique sarkozyste s’avère être plutôt d’une désespérante banalité en raison de son entière appartenance à une idéologie d’économie politique néo-libérale dont les chantres contemporains ont porté les noms de Ronald Reagan, Margaret Thatcher et Silvio Berlusconi. Les néo-libéraux jugent inopportun un débat public qui porterait sur des réformes dont le contenu correspondrait à une exigence directe de la mondialisation. La mondialisation serait en quelque sorte un monstre froid avec lequel on ne négocie pas.

 En réalité, le discours sarkozyste est identique à celui tenu par les chefs d’entreprise de la révolution industrielle du XIXe siècle. Les salariés veulent améliorer leurs conditions de travail ? Non ce n’est pas possible en raison de l’existence de la concurrence ! Les salariés veulent bénéficier d’augmentations de salaire ? Non ce n’est pas possible en raison de l’existence de la concurrence ! Les salariés souhaitent une limitation du temps de travail et veulent partir en vacances ? Non ce n’est pas possible en raison de l’existence de la concurrence ! Le discours actuel d’un Sarkozy relève de la même philosophie libérale que celui des patrons de 1936 qui affirmaient que les 2 semaines de congés payés allaient ruiner l’économie française.

 La Droite transmet le message néo-libéral aux salariés que dans un monde mondialisé le travail ne constitue qu’un facteur de production parmi d’autres et que la concurrence internationale exige de renoncer à toute forme de bien-être social. Le bilan des 11 mois de gouvernance Sarkozy démontre parfaitement quelles sont les priorités de ce dernier à savoir octroyer un cadeau fiscal de 15 milliards d’Euros aux plus riches (bouclier fiscal à 50 %) et augmenter le coût de la vie pour les classes moyennes et populaires (franchises médicales, augmentation des retraites inférieure au niveau de l’inflation, diminution du remboursement des achats de lunettes, paiement de la redevance audiovisuelle pour les petites retraites, plan de rigueur plus généralement…). Sarkozy est le « Robin des Bois » ultra-libéral qui dépouille les pauvres pour donner aux riches.

 Et que les Français n’imaginent pas trouver de la stabilité professionnelle en passant des concours de la Fonction Publique ! En effet, notre président ultra-libéral s’attaque désormais au statut des fonctionnaires. Il n’y a pas de raison de donner plus de perspectives professionnelles à des fonctionnaires qu’à des salariés du privé dont on a détruit méthodiquement tous les acquis sociaux !

 La société rêvée des néo-libéraux est Américaine ; une société faite d’écarts de richesse croissants et composée d’une minorité de citoyens bénéficiaire d’énormes revenus du capital et comprenant une majorité de citoyens sous-médicalisée et sous-assurée, précaire et dépendante de revenus aléatoires du travail. Cette société ultra-libérale combat toute forme de régulation étatique et ne s’attaque guère à la reproduction sociologique des inégalités et des discriminations sociales. Cette société idéale aux yeux des Sarkozystes culpabilise les chômeurs et réduit drastiquement le nombre de fonctionnaires. Ce type de société porte en elle les valeurs darwinistes de la « Loi du Plus Fort et de la Disparition des Plus Faibles ».

 Or, les dysfonctionnements actuels de la Finance Mondiale et les désastres écologiques majeurs observés démontrent au contraire la nécessité de concevoir des nouveaux outils de régulation publique . Devons-nous accepter que la Loi de l’Offre et de la Demande conjuguée à la concentration actuelle d’une spéculation mondiale sur les matières premières puisse aboutir à ce que des cours boursiers surévalués menacent l’alimentation des populations de plus de quarante pays dans le monde ?

 La sacro-sainte théorie libre-échangiste de l’OMC doit-elle avoir pour conséquence de tuer toute industrie naissante dans les pays du Tiers-Monde ? Comment inciter les entrepreneurs à investir dans des productions éco-responsables si ces dernières ne sont pas protégées par des droits de douane (au moins temporairement) de la concurrence des productions à bas coûts ?

 Que devons-nous répondre aux salariés français victimes des fermetures de sites industriels ? Qu’ils constituent des dommages collatéraux de la théorie de la Spécialisation Internationale du Travail ? Qu’il leur appartient de se rebâtir (et rapidement SVP…) un avenir professionnel dans une autre branche professionnelle quitte à déménager dans une ville située à 400 kms ?

 De plus, le capitalisme glorifié par Sarkozy, celui de la concurrence libre et parfaite, n’existe pas ou en tout cas n’existe plus. La logique de développement des activités des entreprises sur les marchés internationaux a induit un mouvement d’acquisition des concurrents et de concentration monopolistique dont on se demande quel peut être le bénéfice collectif. Quel est donc le point commun entre les milliers de micro-PME artisanales françaises et une énorme multinationale de type Microsoft ?

 A toutes ces questions peuvent être apportées des réponses socialistes pertinentes tendant à promouvoir l’intérêt général en lieu et place de solutions ultra-libérales ayant pour objet de protéger les intérêts particuliers de la finance internationale. Les propositions socialistes ne visent pas à nous replier sur une logique franco-française, mais plutôt à défendre la mise en place de mécanismes mondiaux de régulation sociale et environnementale. La vision socialiste est humaniste et universelle ; elle  comprend l’objectif d’affirmation d’un modèle social européen qui nous permette d’accepter la concurrence européenne sur des bases loyales.

 La culture politique socialiste du compromis et du contrat social a permis pendant longtemps l’instauration d’une relation de confiance entre employeurs et salariés. La logique sarkozyste de mise en valeur permanente du grand patronat et de culpabilisation de la population active (vos acquis sociaux nous font perdre des parts de marché !) aboutira à court ou à moyen terme à un « ras-le-bol » social général débouchant inévitablement sur les conflits sociaux de demain. Que l’aveuglement ultra-libéral de Sarkozy ne conduise pas la population à regretter les avantages de ce mai 68 si honni par notre Président !



Philippe FRANK

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