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Non à la réintégration de la France dans le commandement de l’OTAN !
En annonçant sa volonté de
réintégrer la France dans le commandement de l’OTAN, le Président de la République réalise ainsi un rêve lancinant d’atlantiste convaincu. Mais il en
profite également pour enterrer ainsi 43 ans d’une diplomatie « gaulliste » non alignée qui honora pourtant une France membre du Conseil de Sécurité de l’O.N.U.
Le candidat Sarkozy n’avait-il pas déjà avoué sa vision atlantiste lors de son voyage aux Etats-Unis de septembre 2006, quand il critiqua l’opposition diplomatique de la France à la seconde intervention américaine en Irak de 2003 en qualifiant cette dernière « d’arrogante » ? Il semble difficile de percevoir un quelconque intérêt objectif de la France à rejoindre le commandement intégré de l’OTAN au-delà de la posture idéologique du Chef de l’Etat.
Ce retour de la France dans une organisation issue de l’ère de la Guerre Froide répond-elle à des difficultés militaires de notre pays observée lors des interventions extérieures (ex :
intervention contre la Serbie de Milosevic, théâtre militaire de l’Afghanistan, etc…) ? Nullement, la France a toujours admirablement associé ses forces militaires à celles de l’OTAN quand
elle approuvait l’objet de cette intervention internationale.
La France attend-elle de cette réintégration militaire un renforcement de sa diplomatie ? Bien au contraire, tant l’indépendance militaire de la France lui a permis d’affirmer une vision
diplomatique singulière de « pays non aligné » mise en valeur notamment lors du discours de Dominique de Villepin tenu à l’ONU en 2003. La diplomatie française a jusqu’alors défendu une
vision multilatéraliste des conflits actifs dans le monde quand le Président de la République semble pressé de soumettre notre pays à la vision unilatéraliste de la diplomatie
américaine.
L’effet le plus regrettable de cette réintégration souhaitée de la France au commandement intégré de l’OTAN réside dans le logique abandon de tout espoir de création d’une armée européenne.
L’OTAN était et reste encore un protectorat militaire « de fait » des Etats-Unis sur notre continent, alors que nous aspirons tant à mettre en place un corps d’armée européen doté de
moyens logistiques autorisant la mise en place autonome d’interventions extérieures. Nul besoin de préciser que la décision de Nicolas SARKOZY porte un coup fatal aux velléités d’affirmation
d’une diplomatie européenne autonome.
Que reste-t-il au Parti Socialiste pour s’opposer à ce grave choix diplomatique et militaire du Chef de l’Etat ? Et bien pleinement nous mobiliser lors des débats parlementaires, alors que
le Président de la République semble prêt à engager la responsabilité du Gouvernement sur cette grave erreur historique.
Philippe FRANK
Secrétaire de Section
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