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Claude Fuzier, le Chili et l’Amérique latine

2 Août 2008 , Rédigé par ps section Champigny sur Marne Publié dans #Evènement à Champigny

En amont de la soirée Film-Débat "Salvador Allende, 35 ans après" organisée par la section socialiste de Champigny-sur-Marne le mardi 09 septembre à partir de 20 heures au cinéma municipal Studio 66, la lecture de l'article ci-dessous (d'autres articles sont consacrés sur le site internet de l'O.U.R.S à l'approche socialiste du mandat de Salvador Allende à la tête du Chili) peut constituer un préalable intéressant au débat qui suivra la diffusion du film "Salvador Allende" de Guzman.


Claude Fuzier, le Chili et l’Amérique latine
par Denis Lefebvre de l'Office Universitaire de Recherche Socialiste (O.U.R.S)


Claude Fuzier est un homme de l’ombre peu connu du plus grand nombre, même s’il a eu une carrière politique importante, à la fois dans sa famille politique (de la SFIO au Parti socialiste) et au plan électif puisqu’il a été maire de Bondy (1977-1995) et sénateur de la Seine-Saint-Denis (1977-1986, 1991-1995).

 

 

 

L’acteur au quotidien a aussi été un théoricien du socialisme, consacrant de nombreux écrits aux questions fondamentales qui se posent aux socialistes : rôle et organisation du parti, question du pouvoir, etc. Tout naturellement, l’expérience du Chili de l’Unité populaire (1970-1973) et sa fin tragique l’ont marqué. Au sein de l’OURS et de la tendance (ultra minoritaire…) qu’il animait, la Bataille socialiste, il a mené une réflexion sur les enseignements à tirer de cette expérience. Une réflexion sans doute trop originale, qui n’a guère été entendue à l’époque…

Parallèlement, l’élu socialiste a agi dans sa commune en faveur des exilés chiliens. Action reconnue par les plus importantes personnalités chiliennes, comme en atteste cette lettre que lui a envoyée le 26 novembre 1988, par Ricardo Lagos, futur président du Chili, alors président du PPD Chili : « Vous représentez un de ceux qui nous ont accompagné depuis 1973, et nous tenons à vous remercier du plus profond de nos cœurs. Nous savons que dans ce chemin qui nous reste à parcourir, nous pourrons continuer avec vous et avec la ville de Bondy, soutien des peuples et causes de l’Amérique latine ». De son côté, la veuve du président Allende a envoyé à la même époque au sénateur-maire de Bondy quelques lignes lui exprimant sa « reconnaissance et son admiration pour (son) soutien à la cause démocratique chilienne » Cette action, Claude Fuzier l’a menée au nom d’un internationalisme sans faille, qui l’amènera aussi à aider, toujours à sa place, des émigrés d’autres pays d’Amérique latine, notamment d’Argentine.

Réflexions sur le coup d’État de septembre 1973 au Chili

Le contexte est connu, et les événements restent dans toutes les mémoires. Rappelons simplement que l’événement éclate en 1973, dans un monde qui a disparu aujourd’hui, très politisé et structuré autour de partis politiques fortement idéologisés. Il en est de même dans la France de cette époque, bien sûr.

Au sein du Parti socialiste français, les débats sur le socialisme divisent, les points de vue s’affrontent, nous sommes dans une période où l’on parle de luttes des classes et des différentes voies de passage au socialisme. Dans le Parti socialiste né à Épinay en 1971, on s’enthousiasme encore pour la Révolution, on veut « changer la vie ». Allende est l’un des espoirs des militants.

En 1973, Claude Fuzier, encore journaliste à l’hebdomadaire du Parti socialiste, L’Unité. À côté de critiques littéraires, sous le pseudonyme de Georges Frameries, et d’articles historiques, il y traite surtout des questions internationales. Curieusement, on ne trouve dans cette publication, autour de septembre 1973, aucun article de lui sur le Chili…Il est aussi l’un des animateurs de l’OURS (Office universitaire de recherche socialiste) créé en 1969 par Guy Mollet, et la voix politique d’une petite tendance du Parti socialiste, la Bataille socialiste. Ces deux organisations ont marqué très tôt leur intérêt pour l’expérience de l’Unité populaire, en y consacrant quelques articles, principalement sous la plume de Guy Bordes, qui a effectué au Chili deux voyages, en 1971 et 1972.

Dans L’OURS de septembre 1971, ce dernier consacre une chronique à un livre de Régis Debray récemment paru, Entretiens avec Allende sur la situation au Chili. En octobre, il publie un article intitulé « Guy Bordes au Chili : à l’heure des choix ». Le mois suivant, on note une étude sur la constitution chilienne. Guy Bordes publie également deux textes dans le journal de la Bataille socialiste, en novembre 1972 et janvier 1973.


Article de Guy Bordes paru dans La Bataille socialisten°5 (novembre 1972)

À la lecture de ce dernier (« Des conclusions provisoires »), on mesure l’inquiétude qui s’installe, sur le sens de l’action menée par l’Unité populaire : « Du reste, on peut se demander, à la lumière notamment de la comparaison du programme de l’Unité populaire avec celui de la gauche unie en France, lequel apparaît bien plus audacieux, si cette voie vers le socialisme n’est pas à ranger dans la catégorie des mythes politiques. Car l’essentiel du contrat rempli, à savoir la nationalisation du cuivre et l’engagement de la lutte active pour l’indépendance, on semble acculé à l’impasse. Ce qui nous permet, une fois de plus et en guise de conclusion provisoire, de poser la question que tout socialiste a présente à l’esprit : aller au gouvernement, pourquoi faire ? »
Cette question du « pouvoir » est omniprésente dans les comportements et analyses de ce courant de pensée socialiste.

Dès le coup d’État de septembre 1973, le mensuel de l’OURS publie un texte à sa « une », encadré de noir...


Suite de l'article à venir...


 




 

 

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