Ne laissons pas l'Etat bloquer l'application du SDRIF !
Je suis particulièrement honorée de porter la parole du groupe socialiste dans ce débat sur le schéma directeur de la Région Ile-de- France. Ce 25 septembre est un jour historique pour notre territoire, pour les élus et surtout pour les franciliens. Oui, le SDRIF est un document d’une technicité extrême, il n’en propose pas moins une vision pour l’Ile-de-France, une vision moderne et solidaire. Il dessine le visage de l’Ile-de-France pour les décennies à venir, il propose une direction pour les franciliens, l’avenir de leur quotidien.
Il n’y a finalement rien de plus concret que de savoir où seront les logements et comment évolueront nos villes et villages, quelles seront les prochaines stations de métros, les nouvelles lignes de transports, les bus…
Je tiens en premier lieu à souligner le fait que nous n’aurions pas pu voter le SDRIF aujourd’hui sans l’engagement de dizaines de personnes ici à la Région et à l’IAU.
Je tiens très solennellement à remercier au nom de tous les élus socialistes Catherine Barbaroux, Jean-Claude Gaillot, Valérie Mancret-Taylor, Matthieu Liénard, Pascal Hauchecorne, Vincent Fouchier et toutes les personnes qui ont travaillé à leur côté.
Les discussions ont été nombreuses, les explications longues et les nuits courtes. Nous savons ce que vous avez donné professionnellement et personnellement pour que ce document existe.
Mais je tiens également à remercier Mireille Ferri qui a su, durant ces 4 années, être à l’écoute de chacun, trouver des terrains d’accord et donner un sens à ce pari ambitieux.
Il me faut enfin remercier Jean-Paul Huchon de s’être engagé avec force. Vous avez donné, Monsieur le Président la tonalité de ce document. A travers vous le groupe socialiste est très fier du travail accompli.
Je ne reviendrai pas sur les 4 années de travail qui ont permis l’élaboration de ce document et me concentrerai sur les éléments que les élus socialistes retiennent particulièrement de ce SDRIF révisé.
Les exigences du Groupe socialiste en 2004
En effet, dès la mise en révision, nous souhaitions que trois éléments soient mis en avant dans le nouveau schéma directeur.
Donner à lire une vision moderne
et solidaire de l’Ile-de-France
Nous pensions que le rôle du SDRIF était de donner à lire une vision moderne et solidaire de
l’Ile-de-France . L’aménagement de l’Ile-de-France était
en panne, faute d’un schéma cohérent et de pilotage efficace. Le « laisser/faire – laisser/aller » territorial a induit une organisation anarchique de notre région. Chaque collectivité
organisait son territoire, mais il manquait un cadre général, une vision, une direction, une cohérence.
Or, que demandaient les élus et les citoyens franciliens ? Une région plus solidaire, plus forte, plus attractive.
Cette vision moderne et solidaire insiste sur la nécessité de lutter contre les discriminations.
Mettre en avant la lutte contre
les inégalités
En effet, toutes les études le montrent, la région est dotée de nombreux atouts, mais les inégalités
s’aggravent.
Les élus socialistes souhaitaient que le SDRIF :
- permette la lutte contre ces inégalités sociales et territoriales, en rééquilibrant l’est et l’ouest de notre région par rapport à l’emploi et au logement.
- Assure un redéploiement des logements et notamment sociaux, particulièrement en zone dense et dans les territoires particulièrement desservis par les transports en commun
- Renforce l’offre de transports en commun desservant harmonieusement le territoire en lien avec les activités économiques et les bassins de vie et notamment la création d’une ligne de type RER interbanlieue, Arc Express.
Pari réussi, le Conseil général de Seine-et-Marne, par exemple, dont le territoire a trop longtemps servi de dortoir pour tous les franciliens qui travaillent ailleurs, a affirmé son soutien au SDRIF et à ses projets de développement économique.
La dernière exigence du groupe socialiste concernait le document du SDRIF lui-même. Nous souhaitions en effet, que la Région se serve des éléments du diagnostic de l’échec du SDRIF de 1994 pour faire du Schéma de 2008 un document à la fois crédible et applicable.
Faire du SDRIF un document crédible et applicable
La plus grande précaution et la recherche de la plus parfaite précision ont guidé les rédacteurs du SDRIF (les services de l’IAU) en relations permanentes avec les collectivités concernées dans la
partie cartographique du document.
Afin de ne pas refaire les mêmes erreurs que dans le SDRIF de
1994 qui avait surdimmensionné les espaces urbanisables et donc la quantification et la localisation des logements et activités économiques.
De même, et cela a été précisé de manière plus fine encore dans le document que nous examinons aujourd’hui, le choix des pastilles a prévalu pour laisser à la fois la latitude nécessaire
tout en restant précis sur la taille des espaces concernés, par opposition aux zones pyjamas, dont tout le monde a reconnu les dérives et les incompréhensions, donc les complications et
l’impossibilité d’en faire un outil réel d’aménagement
Les points forts du SDRIF pour le Groupe socialiste
Mission réussie pour la Région
(affirmation de sa capacité à
L’élaboration de ce schéma et ces quatre années de travail attestent la capacité de la Région à proposer une organisation spatiale pour son territoire. Cette légitimité n’allait pas de soi
car même si la loi confère à la région une compétence dans ce domaine, nombreuses étaient les collectivités, sans parler de l’Etat, à considérer que la région n’était pas assez outillée pour
mener à bien ce projet périlleux et complexe. C’est désormais chose faite, le débat sur la capacité de la région à piloter et penser son aménagement est clos.
Un projet régional existe. Cadre de
référence pour les politiques
Le SDRIF est bien plus qu’un document d’urbanisme pour la Région. Il devient, quoi qu’en disent certains, le cadre de référence de nos politiques régionales depuis 2004 et pour la fin de
la mandature, au moins.
Penser les bassins de
vie
Ce SDRIF révisé pense et propose d’agir au sein de bassins de vie. En effet, le territoire est vaste et nous devons
proposer aux franciliens une meilleure qualité de vie par l’équilibre habitat/emploi bien sûr mais aussi et surtout par le rapprochement et la mise en cohérence des biens et des
services.
Le logement social
L’actualité ne fait que nous conforter sur la question ultra prioritaire du logement social. Le logement social est également un point
majeur de ce SDRIF. Tous les élus, quel que soit leur parti, constatent la crise du logement. Mais tous ne s’accordent pas sur les solutions.
La Gauche a toujours considéré que cette urgence sociale devait se résoudre par la construction de logements et dans le cadre d’une mixité assumée. Ce SDRIF propose la création de 60 000 logements par an dont 30% en logement social. Il offre une localisation harmonieuse destinée à rééquilibrer le territoire en privilégiant les zones denses et pourvus en transports en commun et en service. Toutefois, on peut noter que, selon les collectivités locales, il est toujours aussi difficile de parvenir à un réel rééquilibrage.
Le schéma marque bien la différence entre logement social et accession à la propriété. L’actualité ne peut que nous donner raison : aujourd’hui sans apport personnel d’au moins 40% du montant du bien les banques ne prêtent pas.
Une nouvelle donne pour les
infrastructures de transports
Le dernier point que je souhaite soulever est celui relatif à la nouvelle donne pour les infrastructures de transport. Il fallait une nouvelle approche stratégique
de l’offre de transport. En effet, l’augmentation du coût du pétrole, les défis liés au changement climatique, l’évolution de la mobilité, la nécessité de penser en bassins de vie, le
désenclavement de certains territoires nous ont encouragés à proposer cette nouvelle offre.
Ce SDRIF va révolutionner les transports en Ile-de-France (et je ne citerai qu’ArcExpress qui me tient) et offrir à tous une meilleure accessibilité aux biens et services et donc une meilleure qualité de vie.
Pour conclure , je souhaite au nom de tous mes collègues socialistes, dire à quel point les attaques, les atermoiements, les reculades et les déclarations de la Droite UMP nous interpellent.
Constatons déjà la complète incohérence entre les élus de la Droite UMP, le Gouvernement et les Services de l’Etat. En effet, si le travail a été complexe mais utile avec ces derniers, rien n’a été possible, malgré nos demandes et notre patience, avec les premiers.
Et quel dommage, car ce SDRIF n’a jamais été voulu par la majorité régionale comme une victoire de la Gauche, mais comme une réussite de notre institution. Et c’est cela que la Droite ne veut ou ne peut pas comprendre. Que la Droite conteste le contenu du SDRIF est une chose, mais que le Gouvernement ne transmette pas le SDRIF au Conseil d’Etat en serait une autre. En la matière, la confusion entre le rôle du politique et la mission de l’institutionnel est néfaste, non pas pour la Gauche, mais pour l’institution et les franciliens.
Avec cette concertation aussi large et la reconnaissance de la qualité et de la faisabilité des propositions, comment comprendre autrement que pour des obscures raisons politiciennes, probablement liées aux échéances électorales prochaines, cette opposition farouche et extrêmement dispendieuse en coûts de communication…
Revenons en effet aux Franciliens pour qui ce document a été élaboré et est défendu aujourd’hui par tous les groupes de la majorité de cette assemblée, par les élus locaux de la région, les assemblées départementales ;…
Les Franciliens ont un besoin urgent de logements, de transports collectifs, de routes d’équipement proches de chez eux et respectueux d’un environnement durable, d’une grande ambition économique, d’une réelle croissance, d’emplois, d’un rayonnement international digne d’une région capitale,locomotive de toute une nation.
Espérons donc que l’Etat prenne ses responsabilités, comme il se plaît tant à le dire sur d’autres dossiers, en transmettant le SDRIF adopté par l’assemblée régionale au Conseil d’Etat.
Christine REVAULT
D'ALLONNES
Conseillère Régionale PS (Val-de-Marne)