Et alors? Par Jean Pierre RIVALLAIN. Maire Adjoint.
Et alors ?
Tribune libre du mois de mai 2011. Jean-Pierre RIVALLAIN.
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Les automates facilitent la vie quotidienne tant qu’elle se déroule sans problème. Mais l’agacement, voire la colère, se font vite sentir dès qu’une difficulté se présente. Internet et la webcam, le serveur téléphonique, le distributeur de billets (SNCF ou banque), la vidéosurveillance dans le métro, nous rappellent que ces procédés ne répondent pas, dans l’urgence, à la réalité de nos besoins ; au contraire ils accentuent notre sentiment de solitude.
Il y a un domaine où c’est particulièrement criant : c’est celui de la tranquillité des gens. Des villes de gauche comme de droite, pauvres ou riches, ont su donner chair à la prévention de la délinquance, qu’il s’agisse de jeunes ou d’adultes.
C’est le cas à Rennes, Orléans, Saint-Denis ou Grigny, Ivry ou Montreuil. Ces villes ont créé des équipes de ″correspondants de jour″ ou ″de nuit″ à l’écoute des personnes isolées confrontées aux conflits de voisinage sans gravité et qui n’exigent pas l’intervention des forces de police. Professionnels compétents et rigoureux, ils interviennent pour détendre les situations, rendre de menus services et redonner sens aux relations humaines. Ils peuvent également assurer une veille technique pour signaler aux bailleurs les désordres qu’ils constatent (pannes d’ascenseurs, électricité défaillante, etc…), rendant ainsi les réparations plus rapides.
Je me suis personnellement rendu dans plusieurs de ces villes soucieuses du bien-être de leurs habitants et j’ai vu comment ces médiateurs sociaux opéraient. Alors pourquoi Champigny tarde-t-elle à mettre en place un tel dispositif ? C’est que jusqu’à présent les bailleurs que nous avons sollicités se sont montrés réticents à participer au financement d’un tel dispositif. Ce qui est curieux parce que le simple bon sens voit tout de suite qu’il est plus économique et efficace de placer de l’argent dans la prévention plutôt que de dépenser des fortunes pour remettre en état un patrimoine gravement dégradé par les incivilités.
Bref, il s’agit de réinvestir paisiblement les espaces collectifs désertés à certaines heures par les institutions. Comme à Nanterre, des agents de civilité interviennent sur simple appel d’un numéro vert. Aisément identifiables, dépourvus de compétences judiciaires, leur présence est à la fois réconfortante et dissuasive.
C’est pourquoi les élus socialistes portent ce projet. A votre tour de nous apporter votre soutien.